Trouver le juste milieu
David Kistabish. Sophie Kistabish
29 Juin 2011
Pikogan
« C’est trop, à moins d’avoir des journées de 26 heures. »
David Kistabish, Anishinabe
Héritiers du passé, les jeunes autochtones sont au centre de ce qui adviendra. Entre tradition et modernité, ils doivent trouver leur place. Les défis s’additionnent : la sauvegarde de la langue et de la culture, l’affirmation identitaire, l’acquisition des savoirs, l’apprentissage des savoir-faire… À cela s’ajoute la réussite des études, dans un système scolaire qui n’enseigne pas leur histoire et dont le calendrier n’épouse pas celui des pratiques en territoire : la chasse à l’orignal en automne, la trappe l’hiver. La charge est lourde, parfois trop. Il faut alors reprendre son souffle et trouver le courage de ne pas se décourager. L’avenir est jeune et il leur appartient.
Transcription
Intérieur. David Kistabish est à gauche de l’écran. Il porte une casquette grise et un polo noir sur lequel est inscrit Les forêts. Sophie, à droite, porte un kangourou noir à capuchon arborant un symbole blanc semblable à un capteur de rêves. Ils sont assis devant un mur beige.
David Kistabish
Mais, tout ça là, t’sais, quand qu’on parle de tradition pis de culture pis de langue aussi, c’était un mode de vie ça, hein. Dans l’temps, y’étaient sédentaires. Y’étaient pas sédentaires : y’étaient nomades. Y s’promenaient, pis c’était leur mode de vie. C’était une façon normale de fonctionner. Le, le, le mode de vie, où le, le, où c’qu’on est rendus, j’te dirais, ç’a changé. C’est ça qui est un peu dur à, à gérer. Dans un certain sens là, moi, j’ai passé par là. Y nous disent, nous autres, les jeunes, aller à l’école. Aller à l’école, c’est important. Finissez votre secondaire, c’est important. Vous allez travailler plus tard. Mais, d’un autre côté, y nous disent : « Perdez pas la langue! Aller dans l’bois! »
Intervieweur
Ça fait beaucoup de choses, veux, veux pas.
David Kistabish
Oui, à quelque part. Y’en a qui sont capables de le faire, mais y’en a d’autres qui se découragent ou t’sais, j’veux dire... Y nous en demandent pas mal, pareil, en tant que… T’sais, eux autres, la population, les personnes âgées, y’ont, y’ont grandi là-dedans. Y’ont vécu toute leur vie là-dedans. Sont rendues icitte pis y pratiquent pu nécessairement parce qu’y manquent de, de mobilité, si je voudrais dire. Mais, leurs enfants à eux autres, les 50-60 ans, eux autres, y’ont vécu vraiment la coupure entre les deux, avec l’arrivée des pensionnats pis tout ça. Y’ont vraiment vécu, euh, ce que c’était d’être sédentaires dans le bois pis ensuite venir s’installer, pas sédentaires, nomades, pis ensuite venir s’installer icitte plus permanent. Le mode de vie a changé là, avec eux autres. Fait que c’est à ce moment-là… C’était plus difficile de continuer un peu les, les traditions pis toutes les, les cultures, si tu veux là.
Fondu au noir.
Intervieweur
C’est quoi, les, les… ?
David Kistabish
Moi, comme j’dis, j’suis né dans ça. J’suis né, le Pikogan existait. Je suis né ici. En 1983 que j’suis né, pis mon père… Mes parents ont eu leur maison en 84. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours grandi icitte. J’ai toujours vécu icitte. Si j’peux me permettre, le, le, le sentiment comme d’appartenance, ou d’où c’que j’viens… Moi, je viens d’icitte, moé, de Pikogan. Tandis que mes grands-parents viennent du lac Abitibi. C’est pour ça qu’on s’appelle « Abitibiwinni ». Mais, t’sais, c’te mentalité-là, les jeunes y…. Ben, en tout cas, selon moi, y l’ont pas. J’veux dire, eux autres… Pour eux autres, y viennent de Pikogan. Mais est-ce qu’y l’savent vraiment qu’on vient de là-bas? Oui, une certaine portion d’la tarte le sait; mais une autre, probablement pas. Fait que t’sais, tout ça me ramène à dire que, bon, oui, c’est beau de conserver la langue, oui, c’est beau conserver les traditions, mais faut savoir d’où c’qu’on vient aussi. À quelque part, à l’école, y devrait pas juste y avoir des cours de langue. Y devrait avoir des cours de culture, des cours de dans le bois, des cours de trappe, de toute comment dépecer le gibier comme des façons traditionnelles, le tannage de peaux, des affaires comme ça. Ça existe pas vraiment. Des cours d’histoire. Nous autres, quand qu’on va au secondaire, les cours d’histoire… On apprend les cours d’histoire du Québec. J’ai rien contre ça.
Intervieweur
Mais ça traite pas tant que ça de vous autres, d’votre histoire là.
David Kistabish
Pantoute.
Intervieweur
Pantoute en fait.
David Kistabish
Pantoute. Pis chaque communauté, ou chaque place, a [sa] propre histoire. Comme nous autres qui vient d’« Abitiwi »… du lac Abitibi. Ben, on est rendus icitte. Y’a une raison pourquoi qu’on est rendus icitte. Tandis que si tu vas… J’sais pas, moi, comme tu parlais de…
Sophie Kistabish
Kitigan Zibi.
David Kistabish
Kitigan Zibi.
Intervieweur
Ouais!
David Kistabish
Y doit avoir une raison. Eux autres aussi… Eux autres aussi, y’ont leur histoire. Fait que, à quelque part, c’que j’devrais dire, c’est que, oui, on devrait avoir des cours d’histoire par communauté. Pour savoir d’où on vient.
Intervieweur
C’est quoi qui te fait rire?
Sophie Kistabish
C’est parce que… Y me fait beaucoup penser à mon père.
David Kistabish
Oui. [Rires]
Sophie Kistabish
Y parle pis y se vire de bord comme ça là.
Sophie imite le mouvement de David.
Sophie Kistabish
Tu comprends? [Rires] Mon père faisait ça. C’est juste pour ça.
Intervieweur
OK! C’est beau! Fait que c’est ça! Ça passe, dans l’fond, dans l’éducation, d’avoir une éducation plus conséquente pis adaptée à, à votre peuple pis à votre culture.
David Kistabish
À travers tout ça, y nous demandent, bon, de pas perdre ça pis, en même temps, d’aller à l’école. Fait que j’pense qu’à quelque part, y’a un juste milieu à avoir.
Intervieweur
Faut changer l’école un peu…
David Kistabish
Pis y faut, t’sais, j’veux dire... Mais, d’un autre côté, tout c’qui est scolaire ou l’école, y faut suivre quand même la boîte qui est là, là. T’sais, j’veux dire, quand tu passes du secondaire un au secondaire deux, y faut que t’aies 60 % en français, minimum, la même chose en math pis en anglais, etc. Faut quand même que tu suives ça, mais c’est quasiment impossible de jumeler les deux, si tu veux. C’est trop de... à moins d’avoir 26 heures par jour!
Fondu enchaîné.
David Kistabish
Mais aussi, c’que, que Sophie dit, c’est que, oui, l’école, y’a 10 mois par année. Certains vont dire y’a deux mois, l’été, où y’a rien qui se passe. Y’a pas d’école. C’est l’temps d’aller dans l’bois.
Intervieweur
Ah! Mais c’est le temps de se reposer aussi.
David Kistabish
Sauf que dans... Durant l’été, c’est la période où c’qu’y fait chaud, où c’qu’on ne chasse pas trop. Pis, t’sais, j’veux dire, y’a des temps. Le temps, c’est l’automne, c’est l’hiver, pis c’est au printemps. La trappe, ça se faisait l’hiver. L’automne, c’est la chasse à l’orignal. Pis le printemps, c’est l’dégel pis la renaissance de la nature. Fait que c’est à ce temps-là que c’est important d’y aller. À l’été, oui, y’a des choses à faire, mais pas autant que les trois périodes que je viens de mentionner ici. Pis l’école, malheureusement, commence en septembre. Ou fin août, début septembre, pis ça finit en juin. Ça s’étale dans toute cette période-là, veux, veux pas.
Mélanger les savoirs
Bruno Kistabish. Claude Kistabish
29 Juin 2011
Pikogan
« Les jeunes nous poussent dans le dos. »
Claude Kistabish, Anishinabe
Les chiffres parlent : plus de la moitié des autochtones du Canada ont moins de 30 ans. Leurs parents souhaitent pour eux le meilleur avenir possible. « Cela passe par le développement économique et la formation », soutenait l’archéologue Claude Kistabish. Géologie, géographie, biologie… sans en porter le nom, ces savoirs étaient déjà au cœur de la vie des Premiers Peuples : usage de la pierre, repérage sur de vastes territoires, cueillette des plantes médicinales... Le moment est historique. Les jeunes qui poursuivent des études peuvent contribuer à créer une synergie inédite entre les connaissances actuelles et anciennes. Et ils sont de plus en plus nombreux à vouloir le faire !
Transcription
Intérieur. Bruno Kistabish est assis devant un mur sur lequel est affichée une carte des territoires familiaux des Anishinabeg de Pikogan.
Bruno Kistabish
On a abordé des sujets tels que la, la relève, les, les jeunes, la démographie. Quand tu dis que 50 % des jeunes, ici, à Pikogan, y’ont en bas de 25 ans, euh. On a parlé de la relation autochtones et, euh, non-autochtones, avec nous, qui est très bonne.
J’pense qu’on peut pas passer outre que de parler de développement pour les années à venir. C’est, c’est une des missions que s’est données la Première Nation ici : c’est de développer le… tout ce qui est développement économique. Entre autres, on négocie avec des mines. Ici, en Abitibi-Témiscamingue, y’a un boum minier assez important pis, euh, nous, on doit faire partie de d’ça, de tout ce qui est développement minier. On doit mettre notre pied. On doit être présents dans les négociations pis, euh, ça... Entre autres, donner des jobs à, à nos jeunes.
Pis, euh, y’a aussi des… qu’on essaie de partir un magasin à grande surface ici, à Pikogan. C’est un autre développement. Fait que, t’sais, tout est à développer ici, à Pikogan, pis j’pense que avec les jeunes, on n’a pas l’choix. Les jeunes, y nous poussent dans l’dos là, euh. Y faut leur donner, euh, quand même un, un bon environnement, pour eux autres, qu’y puissent se prendre en main et, euh, se développer aussi là. Pis, je pense qu’le boum minier peut nous donner un bon coup de main là-dessus.
Prochaine scène. On voit maintenant Claude Kistabish assis à la droite de Bruno.
Claude Kistabish
Mais, moé, concernant ces jeunes-là… Des fois, j’trouve qui sont… La motivation grandit tranquillement.
La caméra zoom sur le visage de Claude Kistabish.
Pis, euh, j’vois ça depuis cinq-six ans au moins là, selon moi. Parce que, moi, là, je suis allé à l’université. J’suis retourné à l’école pis là, j’ai une formation en archéologie. Pis là, j’aurais besoin d’archéologues avec moi, peut-être même des géologues, parce que ce serait l’fun d’avoir des géologues dans, dans, dans notre cour là. Parce que ça vaut la peine d’être…
Vu que c’est… Vu que, comme Bruno l’a mentionné, c’est un secteur de, de mines, de la mine qui… que l’important du poste de géologue qui serait mieux avantageux, tant au niveau d’une connaissance des roches qu’on a utilisées, même nous autres dans… il y a fort longtemps. Pis en même temps, la formation qu’exige une, une, une connaissance assez développée des roches… Ça, ça ferait mon affaire. Mais les… Ces enfants-là, ces jeunes-là sont, je sais pas c’est à quel point qu’y sont intéressés aux roches. Peut-être qu’y ont cassé des fenêtres avant ça là. [Rires] Y faut toujours prendre un peu l’humour dans, dans nos discours nous autres aussi là.
Fait que, c’est la... J’ai connu des… beaucoup de géologues qui sont intéressés à la roche telle quelle. Parce que dans notre… dans mon activité à moi, c’est que la roche a été la principale source de, de, de survie. Pas de survie, de vie. De vie en forêt, de, de construction, de, de, de, d’habitation, de tout, en fait.
Y’avait aussi d’autres, d’autres activités que moi j’verrais. C’est, c’est les cours d’eau. Les cours d’eau sont très importants pour nous autres parce que c’était notre moyen de transport et aussi de, de, de nourriture. Faut protéger ces affaires-là. Je sais pas si y sont… si les jeunes sont conscients de ces enjeux-là. Qu’y faut tenir les cours d’eau propres. En même temps, ce serait beau aussi qu’y savent que l’université offre certaines, certaines formations concernant ces, ces, ces avenues de, d’emploi pour, pour eux-mêmes et aussi pour aussi avoir une certaine connaissance scientifique sur ces phénomènes de… qu’est l’eau là, quand même. C’est assez important. Très important, même. Parce que l’eau a été modifiée de, de nombreuses fois, ici, parce que y’a eu des barrages un peu partout en Abitibi-Témiscamingue. Ça, ça modifie les courants d’eau, les habitats des poissons et tout ça. Fait que là, même ici, en ce moment, y’a un jeune… avec y’a deux personnes qui travaillent pour, pour l’étude de l’esturgeon blanc. Ça fait que c’est un premier… un premier point, je dirais, pour ça, pour développer ces, ces compétences-là et aussi des connaissances qui, qui s’y rattachent.
Protéger le territoire
Sue Vollant. Shana St-Onge. Justine St-Onge
11 Octobre 2011
Mani-Utenam
« Tes enfants, tu devrais les emmener dans le bois. »
Sue Vollant, Innu
Le territoire est une grande école. Il forme les êtres et ancre leur existence, mais il est aussi menacé par le développement industriel. Les jeunes qui le fréquentent en constatent les marques. Certains d’entre eux contestent le pouvoir de l’argent sur la vie de leurs communautés et celle des familles. Inspirés par leurs parents, ils poursuivent la lutte pour la défense des droits ancestraux de leur peuple. Ils sont allés à la bonne école.
Transcription
Entrevue réalisée avec de jeunes Innues. Une photo d’elles ornemente la trame sonore.
Sue Vollant
Avez-vous déjà… Ça, c’est ma question personnelle.
Claudia Néron
Vas-y!
Sue Vollant
Euh… Avez-vous déjà resté tout seul dans le bois? Tout seul, tout seul, tout seul. Perdu de tout le monde. Dans une… un chalet…
Claudia Néron
Perdu ou… euh? Non, non! OK!
Sue Vollant
Pas perdu, mais tout seul, où c’qu’y a personne, y’a pas de cilivi… y’a pas d’civilisation. Pis à la chandelle, pis au poêle. Pas d’électricité.
Claudia Néron
Ben, [toute] seule, non. Avec mon copain, oui. Parce qu’on a un camp dans l’bois. Euh, mon copain pis…
Sue Vollant
Mais ça, ça marche aussi… Ouin, ouin.
Claudia Néron
Ça marche? OK! Mon chum, y vient de Mashteuiatsh. Y’est innu de Mashteuiatsh pis y’a un camp, y’a un territoire là, euh, au nord de… du Lac-Saint-Jean là. Fait que, oui, souvent, on y va tous les deux, dans l’bois. Loin dans l’bois.
Sue Vollant
Pis j’aimerais savoir c’est quoi que t’as senti. Ce que tu as ressenti.
Claudia Néron
Oh! Tellement bien là! Calme, repos, paix. La paix. C’est tranq… Oh! un bien-être.
Sue Vollant
Tu te sentais-tu plus énergique après quand tu es sortie de là?
Claudia Néron
Oh! oui, oui! Certainement…
Sue Vollant
T’avais les idées en place, pis toute.
Claudia Néron
Oui!
Sue Vollant
Tu vois ça, c’que tu as appris là, moi, je l’ai appris à l’âge de cinq ans. Tellement que… Quand tu traites un enfant comme un adulte, c’est comme ça. J’voulais juste vous montrer la différence que ça donne. Là, c’que ton enfant là… Tes enfants là, tu devrais les emmener dans le bois. À l’âge de dix ans, ils comprendraient ce que, toi, tu as compris à vingt ans. C’est pas le fait d’être personnel à lui. C’est le fait que c’est vous qui devez prendre conscience que, malgré qu’y a le métier et tout ça, il ne faut jamais se priver de ça… Parce que c’est ce qui t’enlève ce que tu es. C’est ce qui t’enlève tout. Comme aujourd’hui, y’ont des plans Nord là, pour faire des mines pis tout. Ça approche [de] notre territoire. On est une grosse famille dans ce territoire-là, pis quand tu dis… Vous, ça vous… ça vous relaxe, ça vous ressource. Si on enlève ça, moé, c’est où j’va aller? C’est où que j’va? C’est où j’va vivre ma vie? C’est où que j’va me retrouver? C’est ma vie, là, qu’on enlève, qu’on détruit, dans le fond.
Carl Morasse
Ça, faut que t’en parles! Faut que t’en parles!
Sue Vollant
Ben, c’est pour ça que j’en parle là.
Carl Morasse
T’en parles là. Toé, faut que tu filmes elle…
Claudia Néron
Au moins, on t’entend!
Carl Morasse
Oui, tu en parles là, tout à fait. Tu choisis le bon moment, mais faut que t’en parles aussi avec des adultes, avec des gens qui travaillent au Conseil.
Sue Vollant
Ça, j’peux pas comme ça… J’peux pas comme ça…
Carl Morasse
Tu peux… Tu peux pas comme ça?
Sue Vollant
C’est pas comme ça, parce qu’aujourd’hui, l’argent a couvre tout. Trop, trop d’argent… D’aujourd’hui là, parce que nous autres, on n’a jamais vraiment vécu dans l’argent. Aujourd’hui, on vient juste de comprendre le pouvoir de l’argent, ce qui donne… Ce qui fait que des gens de haute société ont recherché le Conseil, vont s’aveugler sur l’argent et feront pas un bon… une bonne communauté, comme je dirais… Y dirigeront pas la communauté comme il doit être, comme ils faisaient dans le temps. Aujourd’hui, c’est l’argent. Hydro-Québec qui vient icitte, même si on [lui] dit non. Ils vont venir s’installer pareil. C’est juste savoir combien d’argent ils vont déverser pour pouvoir venir mettre leurs fils. On va dans l’bois là, on voit des fils… Dans nos terrains là! Pourtant, on n’est pas supposés… On avait même pas dit oui. T’en vois des fils. Y’en a, des fils.
Claudia Néron
Ah! ouin…
Sue Vollant
C’est ça que les gens ne voient pas. C’est ce que le gouvernement cache aux autres. [Ils] disent que les nations sont sales : « Y savent pas vivre. Y vivent au BS… ». C’est pas… C’est pas nous qui ramassons l’argent avec le BS. C’est le gouvernement qui nous donne l’argent du BS pis qui fait qu’on ne se bouge pas l’cul. Pis en échange, ce qu’y font, c’est détruire nos territoires. Pourtant, y nous [disent] qu’on est sales. Mais on n’est pas sales pantoute, nous. Moé, tout ce que je vois, c’est des bandes de tricheurs qui essaient de nous [faire] passer pour quelqu’un de mal quand c’est eux qui nous enlèvent toutes nos ressources. Ça, c’est mon point de vue. Oui, c’est vrai, le gouvernement nous donne beaucoup… l’hôpital pis toute pour garder la santé. Mais, d’une certaine façon, à cause des McDonald’s, on s’est détruit la santé pareil. Des deux façons, fait que... Même mon grand-père – r’garde, tu connais William. OK! J’pense qui devrait avoir quatre-vingts ans à peu près. Y’a deux années de d’ça… Non, y’a une… L’année passée là, y’avait un pot… y’avait un poteau à linge là, y’a tombé sur ses côtes. Tout ce qu’y a reçu, c’était un gros bleu. Aucune côte fêlée, aucune côte cassée. Pourtant, un poteau à linge là, c’est, c’est, c’est gros pis c’est lourd.
Claudia Néron
Mets-en!
Sue Vollant
Fait que, tellement que lui y’a vécu dans le bois pis tout, sa santé est plus forte que les enfants d’aujourd’hui qui mangent du McDo, ou du Mikes, ou n’importe quelle affaire.
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