Scène extérieure ensoleillée près d’une étendue d’eau. Des vagues s’échouent sur une plage. Sur la berge, en surplomb, un sol sablonneux où des herbes longues battent au vent. Une jeune fille est vêtue d’un pantalon noir et d’une veste bleue. Sa tête est recouverte d’un capuchon rouge.
Salut! Je me présente. Je m’appelle Shana St-Onge. Je viens de la communauté de Uashat Mak Maliotenam. Je voulais vous présenter un peu mon petit coin. Pas seulement le mien, mais celui de plusieurs gens aussi, de plusieurs jeunes.
La jeune fille regarde autour d’elle.
On aime beaucoup venir ici parce que c’est calme, très calme. On a une belle énergie. On vient plus l’été parce qu’on peut se baigner. C’est de l’eau douce, hein. [Tout] ça, c’est de l’eau douce.
Elle pointe l’eau qui lui fait face.
Puis, il y a de l’eau salée, mais elle est par là-bas.
Elle se retourne et pointe la direction inverse.
Je ne sais pas si vous pouvez voir la petite éclaircie de lumière là, où le soleil brille sur l’eau. C’est même pas à deux kilomètres. Il y a une plage à Malio, mais l’eau est salée. Ici, c’est plus le fun. C’est de l’eau douce. La pointe y’é comme à l’est de Sept-Îles, plus loin que la communauté de Maliotenam. J’trouve ça un peu drôle comme coïncidence parce que c’t’un point, quand même, de rassemblement pour les jeunes. On adorait faire des feux de camp, pour se baigner, pour venir jaser, juste pour venir rien faire.
Elle pointe la plage.
C’était un point de rassemblement pour nos ancêtres qui partaient dans le territoire. C’est la rivière Moisie qui part jusqu’à la rivière Georges. Y partaient vers le début de l’été-printemps. Une dizaine de canots partaient dans les territoires pis y revenaient pour l’automne. Non. Y partaient pis y revenaient. Ouin… Y revenaient au printemps et y partaient à l’automne. C’est ça.
Elle pointe à sa gauche, au loin, suivant la plage.
C’est un peu dommage. Je sais pas si vous pouvez voir un peu là. Y’a des camions là-bas. Ça aussi, c’était un beau coin. Parce qu’on pouvait se tenter là. C’était de la belle petite pelouse verte à l’abri un peu, à l’écart. Pas comme ici, où tu peux voir quelqu’un par là-bas pis par là-bas aussi.
Le terrain étant plat, le lieu où se trouve la jeune fille permet de voir partout autour.
C’est dommage. J’espère qu’ils vont le refaire, qu’ils vont le nettoyer. Pis la rivière sort par là-bas. Je ne sais pas si vous pouvez voir, mais l’eau sort par là-bas pis rejoint la mer.
Elle point à sa droite.
J’aime ça venir icitte. Pas mal tout le monde [aime ça]. C’est immanquable à chaque été. Ouais, si vous venez à Sept-Îles, venez faire un tour à la pointe. C’est un très bel endroit. Y’en a qui vont surement s’en rappeler. Il y avait beaucoup de squatteurs icitte qui venaient, parce que c’était un très bel endroit. Ce n’était pas vraiment réglementé. Le monde venait icitte vraiment juste pour se reposer, sortir de la ville.
À sa gauche, une camionnette avance vers la plage.
C’est vraiment beau. Il y a des pickups qui viennent juste pour passer du temps. Ça ne m’étonne pas. On est bien ici. Il y a une belle énergie. (Rires)
Elle regarde toujours à sa gauche.
Après le gazebo là, y’a comme des p’tits arbres, pis y’avait une p’tite descente. Là où que j’vous disais qu’y’avait une belle pelouse là, y’avait une p’tite descente. C’t’ait là où tout le monde voulait aller. Parce que t’es vraiment au soleil, protégé du vent, puisqu’y’a une petite plage où que pas beaucoup de monde pouvait venir. Pouvait… Bah! pouvait venir, pouvait s’installer là. C’t’ait une p’tite plage. Tout le monde. Ben, ouais, pas mal tout le monde vient à n’importe quelle heure ici.
Aux p’tites heures du matin, le soir, le monde [vient] pêcher icitte aussi, aux filets. Les p’tites pointes comme ça, icitte là, où qu’y’a le tas de roche, c’est là qui [s’]installaient. Y’en a plusieurs comme ça.
Elle pointe toujours à gauche et fait des signes semi-circulaires faisant référence aux baies.
Là, on est à la fin d’octobre, fait que c’est un peu froid. C’est très venteux. Fait que, si vous passez vers Sept-Îles, venez icitte. Donc… Eh! C’est ça.