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La Boîte Rouge VIF
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Où la route mènerait-t-elle ?

Richard Mollen
27 Octobre 2011
Unamen-Shipu

« Les jeunes restent ici parce qu’ils n’ont pas le choix. »

Richard Mollen, Innu

Si pour plusieurs autochtones, la fin de l’isolement géographique constitue une réponse à beaucoup de problèmes, pour d’autres, comme Richard Mollen, elle suscite plusieurs interrogations. Bien sûr, avec une route, il serait plus facile de se procurer des biens et des aliments à meilleur prix et tout au long de l’année. Plus facile aussi pour les jeunes de trouver un emploi à l’extérieur de la communauté et d’y revenir souvent. Mais une route se transformerait-elle en autoroute de l’exil ? Et qu’arriverait-il au territoire devenu accessible à tous ? Le calme des lacs et les sites de pêche seraient-ils préservés ? Et la culture ? Autant de questions sans réponses auxquelles réfléchit Richard Mollen.

Transcription

En gros plan, Richard Mollen est assis au volant d’une automobile stationnée. Il porte un manteau et une casquette noirs, de même que des lunettes. Des conifères et des rochers sont visibles par la fenêtre.

Richard Mollen

D’après le ministère du… le gouvernement, en 2014 ou 2015, on serait probablement reliés au reste du Québec. Parce que, présentement, on… y’a aucune, aucune route qui se rend ici. C’est… L’accès, ici, est par avion ou par bateau seulement. Ou l’hiver, on peut faire ça en motoneige. Le reste, on est complètement isolé.

Changement de plan. On voit Richard Mollen en gros plan.

Intervieweur

Les bons côtés, ce serait lesquels?

Richard Mollen

Ben, les bons côtés… J’dis, moi, que tu vas pouvoir faire tes achats à l’extérieur d’ici. C’est tellement… On est tellement éloignés que les prix, ici, sont exorbitants. Si, si moi… Regarde… La journée [où] ça va être désenclavé, si j’dis : « Aujourd’hui… » Je dis : « J’veux aller faire mon épicerie. » Je peux aller faire mon épicerie soit au marché à Natashquan, qui est quand même gros, mais à Havre-Saint-Pierre, c’est encore plus gros. Donc, vous, vous savez sans doute qu’un supermarché, c’est, c’est ben moins cher. Y’a plus de spéciaux que… qu’un petit dépanneur de village là, dans un village où c’qu’on est pas reliés. T’sais, la différence du lait là, euh, en ville, j’te dirais au supermarché, c’est peut-être 3 $ le… la pinte de deux litres. Mais ici, dans nos communautés, c’est 4-5 $. Surtout que, que toutes nos denrées ici, à la Romaine, y’arrivent par bateau. Une fois par semaine, on reçoit nos denrées alimentaires. Tout le matériel qu’on peut acheter, on le reçoit une fois par semaine. Mais le bateau qui transporte ces denrées-là, y’arrête à la première semaine de janvier et y’recommence à la première semaine d’avril, donc on est trois mois sans service. Les magasins doivent faire leurs approvisionnements.

Intervieweur

Vous avez-tu peur que une fois que la route 138 va être jusqu’ici que, que les jeunes s’en aillent un peu de la communauté pour rejoindre Sept-Îles ou Havre-Saint-Pierre, ou Natashquan, ou, euh… ?

Richard Mollen

C’est pas… c’est pas une peur, ça va être une réalité. Y’a même pas d’emplois dans notre communauté. Y’a rien qui est fait pour, pour, pour inciter les jeunes à rester ici. OK, les jeunes restent ici parce qui ont pas le choix, j’vous dis. Y’ont pas d’argent pour s’enligner, pour partir dans les autres centres. La journée qu’la route va, va ouvrir, un jeune qui, qui va vouloir sortir d’ici et aller à Sept-Îles, y va se mettre au bord de la rue et faire du pouce. Là, y va sortir la journée même. Y peut… y peut revenir dans la nuit même là. C’est ça qui va être différent. Mais, en ayant un accès à la route, peut-être que les jeunes qui sont dans la communauté et qui, qui veulent pas partir à l’extérieur pour aller travailler là, y vont pouvoir parce qu’y vont pouvoir revenir aussi.

Le pare-brise est recouvert de pluie et les essuie-glaces fonctionnent par intermittence. À travers le pare-brise, on voit des rochers et des conifères. Le reflet des yeux de Richard Mollen est visible dans le rétroviseur.

C’est très difficile de partir d’une communauté [à laquelle] tu es très attaché. Les liens familiaux sont très forts chez les autochtones. La route, ce que ça va nous emmener… On va rece… on va avoir d’la visite de ben du monde qu’on n’connaît pas. Des touristes qui vont s’en venir, qui peut-être en s’en venant vont vouloir créer quelque chose, créer une compagnie? Mais qui, qui, qui vont encore... C’est l’accès à notre territoire qu’on va permettre là. Quand tu regardes ça, c’est un territoire qui nous appartient, je dirais, qui est pas connu du reste du monde. Si… Quand la route va se rendre, on va passer sur des lacs, des plans d’eau, où ce qu’on va, nous, à la pêche, on va à la chasse. Là, n’importe qui va pouvoir arriver avec son bateau pis se promener sur nos, nos rivières, pis exercer la pêche, pis... T’sais, on va avoir, on va avoir plus de visite.

La caméra se tourne vers le côté droit. La fenêtre du côté passager est recouverte de pluie. La vitre est abaissée pour montrer le paysage : des arbres résineux au loin, une végétation basse et les rochers tout près de la voiture.

Mais, comme je vous ai dit, sur la route, on, on va recevoir ben du monde qu’on connaît pas. C’est qui qui va arriver ici? Qu’est-ce qu’y viennent faire ici? Euh… La sécurité aussi va, va être un peu compromis[e]. On se sent en sécurité en étant… en étant ici. Mais, tu ouvres la porte… Qui t’dit qu’à un moment donné, un désaxé pourra pas passer dans notre communauté, ramasser un petit jeune et partir avec? Qu’est-ce qui nous dit que ça, ça arrivera pas?

Au loin, il y a un lac.

[…]

Changement de séquence. La voiture en mouvement laisse défiler le paysage. Quelques tentes apparaissent à travers les épinettes.

Intervieweur

C’est quoi, toutes les tentes qu’on voit le long, le long d’la route là?

Richard Mollen

Ça, c’est, c’est des tentes que… quand [il y] a eu… quand y’ont construit la route. Les autochtones, les Innus de chez nous, y’ont voulu comme s’retrouver dans la nature, hein? Étant donné que t’es enfermé dans un village, quand t’as un accès comme sur la route, là, y peuvent s'isoler un peu d’la communauté. C’est, c’est comme là, là… la tente qui est là. C’est comme si tu [étais] dans le bois, dans la nature, c’qu’on vivait avant. Ça… C’est ça [que] j’pense que les Innus, y recherchent… de rechercher en, en posant leurs tentes comme ça. Y veulent revenir dans le passé où c’qu’ils étaient bien. Aujourd’hui, j’suis sûr qu’y’a bien du monde, ben des aînés qui ont conscience de notre réalité. Qui… Eux autres, y s’disent : « Dans notre temps, c’était comme ça. » C’est pour ça qu’ils installent aussi des tentes, pour continuer leurs, leurs, leurs, leurs activités traditionnelles. Parce qu’y m’semble qu’y… y doivent oublier un peu les soucis quand y sont dans une tente. Dans une tente, t’as pu rien à penser. T’es dans le bois. Des fois, tu montes, t’as pu d’téléphone, pu d’TV. T’as… T’as pu les problèmes de la société. T’es, t’es dans le bois. Faut que tu subviennes à tes besoins. Faut travailler, faut... T’sais… Le travail nous force à oublier un peu nos, nos soucis.

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Megan Lukaniec. Louis-Karl Picard-Sioui. David Sioui
15 Février 2011
Wendake

« Notre langue reflète une manière de penser différente. »

Megan Lukaniec, Wendat

Il ne faut pas nécessairement habiter en milieu éloigné pour vivre de l’isolement. Cela peut se produire en plein développement urbain, comme à Wendake, en banlieue immédiate de Québec. Au fil des siècles de fréquentation continue d’une autre culture, la communauté huronne-wendat a vu s’effriter une partie de son identité, qu’elle travaille maintenant à reconstruire. Au cœur de cette démarche, la renaissance de sa langue, car la langue d’un peuple, à travers ses mots et sa grammaire, exprime sa manière unique de penser. La faire revivre, c’est poser ses pas dans ceux de ses ancêtres.

Transcription

Entrevue réalisée avec un groupe de jeunes adultes de Wendake. Une photo d’eux ornemente le son de leurs voix.

Megan Lukaniec

Moi, j’aimerais juste soulever le point sur la langue. Parce que, moi, j’suis biaisée. J’travaille sur la langue, mais c’est que… c’est comme France disait tantôt… que on… Oui, on est… On a perdu notre langue, mais on est en train de la faire revivre. Pis les autres nations sont en train de, de perdre leur langue aussi. C’est ça que… On a vécu beaucoup de choses, d’évènements qui se, sont arrivés avant, peut-être, d’autres nations autochtones, à cause de notre géographie, notre localisation. Pis j’pense que ça devrait faire partie de, de l’exposition. Comme… comment on, on reconstruit notre culture, nos traditions pis notre langue. Pis comment tu fais ça dans un environnement où tu es entouré par le… la société dominante. C’est un cas particulier. C’est pas… C’est pas quelque chose qui arrive tous les jours. Pis euh, moi, je trouve au moins que ce qu’on fait avec la langue wendate, c’est pas quelque chose qui est fait tous les jours. C’est, c’est… On est en train de reconstruire une langue qui ne se parle plus depuis 150 ans. On n’a pas de locuteur. On a… on a juste des documents. On n’a pas la phonétique. On n’a pas un locuteur qui peut nous dire exactement comment ça s’prononce. Pis… Mais on a l’intérêt de la communauté. Pourquoi? C’est pas comme… Il y aura une autre place comme où on va aller, pis on va être capable en wendat. Ça va s’passer juste premièrement à Wendake. C’est pas comme une langue de, de…

Louis-Karl Picard-Sioui

On s’en servira pas à Wendake Beach là!

Megan Lukaniec

Ouais. Exact!

Louis-Karl Picard-Sioui

Y’a personne qui parle wendat à Wendake Beach.

Intervieweur

Mais là, j’essaye de…

Louis-Karl Picard-Sioui

Ça existe, hein, Wendake Beach! Ben oui! Comme Palm Beach. Wendake Beach.

Intervieweur

J'essaye de faire le pont entre ce que tu viens de dire sur la langue pis ce qui s’discutait avant, au niveau, bon, des mariages, des valeurs, etc. J’me demande aujourd’hui : qu’est-ce que ça signifie, l’identité wendate, pour vous, euh? On a parlé de sang, tantôt. On parle de langue. On parlait de valeurs. C’est quoi, aujourd’hui? Où est-ce qu’ça se situe? Quand on disait qu’y’a des critères, euh, dictés par, euh, par le gouvernement ou par le… les autres, pour dire, euh : « Vous faites partie d’la nation. Vous l’faites pas... » Ce serait quoi, vos critères, à vous, pour être wendat?

Louis-Karl Picard-Sioui

J’pense pas qu’y’a deux personnes qui s’entendent complètement dans la communauté sur ce sujet. [Rires]

David Sioui

Ça, on s’entend là-dessus!

Louis-Karl Picard-Sioui

On s’entend que les gens s’entendent pas. Non, mais c’est ça, l’affaire.

Megan Lukaniec

Ben, j’pense que c’est en grosse partie [que] le monde est en train de reconstruire l’identité wendate. Parce que, souvent… Je sais que dans les générations passées, dans ma famille, y’avait beaucoup la perte de cette identité. C’est comme ma grand-mère me disait : « Quand on sortait danser, on disait pas quand on était indiennes. Parce que personne voulait danser avec nous autres là, avec moi et mes sœurs. On disait rien comme ça. Si on était capable de passer par… »

Louis-Karl Picard-Sioui

J’aurais dansé avec, moi!

[Rires]

Megan Lukaniec

Je passerai le message à ma grand-mère là. Je prends bien… Tu peux aller danser avec. [Rires] Non, mais c’est ça aussi. C’est comme… Ç’a changé aussi le… l’attitude un peu face à... Est-ce que c’est… ? Parce que c’est sûr que dans l’passé, c’était pas une bonne chose d’être indien, d’être autochtone, pis j’pense que on est plus dans cette place. De plus en plus, on est… on est acceptés comme on est, pis ç’a changé aussi, euh, nos, nos désirs, nos, nos intérêts envers… comme notre héritage. Fait que c’est ça. Moi, je pense que la langue, ça fait partie intégrale de ça, que on parle de ça, de ce qu’on est en train de faire, on réincorpore... Parce que, moi, si je vais voir une exposition, il devrait y avoir des mots en wendat ou des expressions wendates pour accompagner le texte qu’on donne. Parce que, sinon, ça va pas donner la couleur de notre peuple. C’est ça qui va manquer.

David Sioui

Parce que, en même temps aussi, c’que j’ai remarqué quand tu, euh, quand tu parles de la langue, ça nous ramène toujours à des histoires, à notre façon de penser qui est différente...

Megan Lukaniec

Ouais! Ouais.

David Sioui

... tu l’expliques beaucoup aussi là, pendant les cours...

Megan Lukaniec

Ouais!

David Sioui

... qu’on avait une façon différente de penser, pis qu’les… la façon de placer les mots, ça reflète ça.

Megan Lukaniec

Oui, exact. C’est toute, toute la grammaire qui est la sémantique derrière les expressions. Ça nous montre exactement. Ça nous fait décou… redécouvrir, euh, les pensées de nos ancêtres un peu. C’est ça.

David Sioui

Les manières de voir le monde, la… les valeurs.

Megan Lukaniec

Oui, oui. C’est comme la parenté. C’est toujours la personne qui est plus âgée qui est comme l’agent et la personne qui est plus jeune, le patient. Donc, c’est comme sujet-objet. C’est toujours comme le respect pour les aînés, qui est vraiment dans la grammaire. Donc, euh, c’est ça qui est… [que] je trouve intéressant. Et je trouve que [ça] devrait faire partie de nos connaissances comme peuple, aussi, de rapatrier ces connaissances-là.

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Le coût de l’éloignement

13 Mars 2011
Schefferville et Kangiqsujuaq

Que l’on habite au Nord ou au Sud, il faut se nourrir, mais la laitue ne pousse pas sous les températures arctiques et les vaches ne paissent pas dans les champs de neige. Dans le Nord, la chasse et la pêche peuvent aider à la subsistance, mais pour tous les autres aliments, il faut payer, et cher ! Imaginez un instant que vous vivez en milieu isolé, loin de toute route, et que vous allez faire votre épicerie à la Coop. Regardez bien les prix. Avec votre budget habituel, combien de produits pourriez-vous mettre dans votre panier ?

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Une boîte de céréales de marque Kellogg’s Froot Loops de 925 grammes repose sur un étalage. Une étiquette précise son prix de vente de 18,29 $. Un pot de café soluble de marque Nescafé Taster’s Choice Classic Gourmet de 150 grammes repose sur un étalage. Une étiquette précise son prix de vente de 20,99 $. Un pot de produit de formage fondu de marque Kraft Cheez Whiz de 500 grammes repose sur un étalage. Une étiquette précise son prix de vente de 12,19 $. Des livres de beurre salé et demi-sel de marque Lactancia et Compliments reposent sur un étalage. Une étiquette précise le prix de vente de 9,19 $ la livre. Des paquets de papier hygiénique de marque Kirkland, enveloppés dans du plastique, reposent sur une palette de transport. Une affiche précise le prix de 36,59 $ pour 30 rouleaux comprenant chacun 425 feuilles. Une boîte de 147 tablettes de détergent pour lave-vaisselle de marque Finish Powerball, totalisant 2,7 kilogrammes, repose sur un étalage. Une étiquette précise son prix de vente de 48,49 $. Des canettes de racinette de marque A & W reposent sur un étalage. Une étiquette précise le prix de vente de 65,49 $ pour 12 canettes de 355 millilitres chacune.

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