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La Boîte Rouge VIF
Musée virtuel du Canada (MVC)
Des langues autochtones
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Petite leçon d’atikamekw

Lucien Ottawa
30 Mars 2011
Manawan

« Onimiski, c’est comme le tonnerre, le courant électrique ou la foudre.»

Lucien Ottawa, Nehirowisiw

Chaque langue possède son vocabulaire et sa manière unique d’agencer les mots pour décrire les personnes ou les situations, exprimer les idées ou les émotions. Celle des Atikamekw est très imagée. Elle peut aussi bien nommer la Terre, cette « braise issue d’un éclat de soleil », que le train, ce « véhicule mû par le feu ». En un seul mot, elle peut identifier un homme, son métier et son état, mais cela demande beaucoup de lettres. Il en faut 32 pour désigner le « défunt petit mauvais électricien », mais tout le monde de la communauté sait de qui l’on parle !

Transcription

En gros plan, Lucien Ottawa est assis à un bureau devant un écran d’ordinateur. Sur l’écran, un mot écrit en langue atikamekw.

Lucien Ottawa

Donc, euh, ça, c’t’un mot qui contient 32, 32 lettres.

Zoom arrière afin de voir davantage le visage de Lucien Ottawa. Il porte une chemise jaune.

Lucien Ottawa

Et, pour vraiment, euh, dire que la langue, le génie de la langue est très encore très important dans, au niveau de l’Atikamekw, on peut former un mot pour définir seulement que une personne. Comme ici, là, y’a 32 lettres. Et si, moi, j’les ai séparées pour identifier c’est quoi le, le, d’où est-ce que ça provient, parce que, ici, quand tu dis [onimiski], c’est comme le, le tonnerre, le, le courant électrique ou encore la foudre. [Ckote], ça, c’est les… justement, les éclairs là. Pis [api], ça désigne les lignes, ou encore tout ce qui est filigrane là? Le fil. Pis ici, [ke] là, ça veut dire, ça identifie là, le travail. Et [rini], ça veut dire « l’homme ». [Ckic] là, c’est un terme péjoratif là, qui dit c’qui est mauvais là. [Ici], ça veut dire le diminutif et [pan], c’est, euh, c’est quelqu’un qui, euh… C’est un terme, c’est une… C’est un suffixe qui, euh, identifie là quelqu’un qui est déjà, euh, décédé. Donc, si, euh, si je le tradui[s]ais en français, euh, moi, je… Moi, je pourrais dire, euh, euh : « Le, le défunt petit mauvais électricien. »

[Rires]

Intervieweur

Oui, oui…

Lucien Ottawa

Tu vois?

Intervieweur

Oui, ça veut dire que mauvais le, le…

Lucien Ottawa

Mauvais, ça veut dire [ckic].

Intervieweur

[Ckic], c’est, c’est quelqu’un que, que vous ne saviez pas qu’était, qu’était malavenant, euh, oui?

Lucien Ottawa

Ouais. C’est ça, oui…

Intervieweur

Pis euh, [ici], le diminutif, c’est…

Lucien Ottawa

[Ici]? [Ici], ça, c’est le diminutif.

Intervieweur

Qu’est-ce que ça veut dire, « doit être diminutif »?

Lucien Ottawa

Euh… Ça veut dire : c’est ce qui est petit là.

Intervieweur

OK!

Lucien Ottawa

[…] Ce qui est… La petitesse de quelque chose, une personne. Exemple, euh, si, si j’le marque, euh, si j’marque, euh […] Tu vois, ici, là, [irinicic]?

Intervieweur

Oui!

Lucien Ottawa

Mais la terminaison [irinicic], ça veut dire « un petit homme ».

Intervieweur

Pis le [i] au début? Parce que là...

Lucien Ottawa

Ben, c’est, euh… Ça, c’est, euh… Ça, c’est vraiment le, le, le, le mot qui commence pour identifier l’homme là : [irinew]. [Irinew], c’est le… Ça, ça, euh… C’est, c’est le beaucoup plus, euh… L’homme là et, euh, l’autre. C’est, ben, l’autre. C’est le… C’est le…

Intervieweur

Donc, électricien. Autrement dit, vous combinez métier à, euh, l’électricité, la foudre, les fils. Tout ça pour faire une idée complexe.

Lucien Ottawa

Han, han, oui, oui. Donc, euh, c’est… C’t’un peu, euh… C’est juste pour montrer un exemple comme, comme quoi que nous autres, on peut faire un mot pour identifier là quelqu’un là…

Intervieweur

De bien précis…

Lucien Ottawa

Ouais, de bien précis…

Intervieweur

Pis c’est toujours des relations entre des idées.

Lucien Ottawa

Oui, oui!

Intervieweur

La relation, c’est important, on dirait. C’est imbriqué dans la langue.

Lucien Ottawa

Oui. C’est ça, oui.

Intervieweur

Ben, c’est un bon exemple. Merci bien!

Lucien Ottawa

L’exemple, l’exemple qui me venait là, tantôt là, quand tu voulais identifier le… comme c’est quoi le génie de langue atikamekw.

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Parler la langue de sa mère

Tobi Mitchell. Cynthia Lazore. Cheavie William
20 Octobre 2011
Akwesasne

« Je me trouve chanceuse, ma mère m’a appris la langue. »

Cynthia Lazore, Cheavie William, Mohawk

Il aura fallu peu de temps, quelques décennies seulement, pour que plusieurs langues autochtones perdent de leur vitalité. Les mesures assimilatrices, l’épisode des pensionnats, les métissages, l’urbanisation, entre autres, ont limité l’usage et la transmission de cet élément fondamental de la culture des Premiers Peuples. Mais la situation peut être changée. De plus en plus de communautés y consacrent des énergies à la hauteur du défi : cours pour adultes, animation auprès des jeunes, apprentissage intensif dans les écoles d’immersion. Fragile, la langue est une richesse qu’il convient de partager avec le plus grand nombre, pour mieux la préserver.

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Penser autrement

Douglas Pictou
13 Décembre 2010
Listuguj

« En mi’gmak, vous voyez les choses sous un plus grand angle! »

Douglas Pictou, Mi'qmaq

Le jour où Douglas Pictou s’est mis à apprendre le mi’gmaq, un nouvel univers s’est ouvert à lui. En entrant en contact avec la langue de ses ancêtres, il a hérité d’un puissant outil de découverte de soi ; chaque élément de connaissance ajoutait une pierre à la construction de son identité. À travers les mots, il a pris conscience d’un mode de pensée jusque-là inconnu pour lui, d’une façon unique d’établir des liens, de décrire le monde. Petit à petit, sa propre manière d’aborder une situation a changé. Il sait que s’il frappe un mur, il trouvera une porte dont il possède désormais la clé, qu’il entend bien léguer à sa descendance.

Transcription

À l’intérieur. Gros plan sur Douglas Pictou.

Douglas Pictou

En fait, par exemple, mon enseignante avait dit, une fois, lorsqu’elle essayait de penser à quelque chose, je ne me rappelle plus de ce que c’était exactement, mais, pour mettre en contexte, ils n’arrivaient pas à trouver une solution. Et c’est parce qu’ils étaient tous en train de se parler entre eux, en anglais, à ce moment-là, OK? Et ils n’étaient pas capables de résoudre cette situation spécifique.

Zoom avant. Très gros plan sur le visage de Douglas Pictou.

Ils ne pouvaient pas trouver la solution. Et ils ne savaient plus quoi faire. Alors, ils ont réfléchi pendant des minutes et des minutes, puis ils se sont dit : « Parlons en mi’gmaq. Parlons dans notre langue à l’instant. » Ils ont parlé dans leur langue et là, à l’instant, la solution a été trouvée.

Zoom arrière léger.

Intervieweur (voix hors champ)

Ah! oui?

Douglas Pictou

Je ne sais pas comment la solution a été trouvée, ou quel était le problème, mais l’idée qu’ils ont trouvée aussi rapidement était… Je pense que c’était remarquable, et aussi très optimiste. Comment vais-je mettre ma main de l’autre côté de cette vitre? Il n’y a qu’un seul moyen : de la briser. Mais si j’utilise le mi’gmaq, j’aurais pu percer le trou par le haut et passer ma main au travers. Et ma main aurait été de l’autre côté de la vitre. C’est comme ça que je vois les choses. Il faut voir les choses globalement.

Et quand on a le mi’gmaq, quand on parle en mi’gmaq et qu’on pense en mi’gmaq, c’est plus facile de tout placer pour faire sens. Ou on se dit : « Whoa! On va au moins essayer. ». C’est par essais et erreurs à ce moment-là. Au moins, comme ça, tu n’as pas l’impression d’être coincé. Si vous pensez en anglais, vous vous dites peut-être : « Oh! Je ne peux pas faire ça parce que ça n’a aucun sens. », « Je ne peux pas faire ça. » ou « Qu’est-ce qu’on va faire? » Tu sais, tu as l’impression de heurter un mur. En mi’gmaq, on se rend compte qu’il y a des portes sur les côtés du mur. [Rires]

Intervieweur (voix hors champ)

Est-ce que vous diriez que ça a toujours fait partie de vous et que vous l’avez redécouvert après?

Douglas Pictou

Oui, je dirais ça, parce qu’il y a eu beaucoup d’occasions où j’ai été dans de telles situations avec des amis, et ils disaient : « Comment est-ce que j’obtiens ça? » ou « Comment est-ce que je fais ça? ». Je leur disais : « Fais juste essayer. » C’est venu à moi. C’était naturel. Et ils répondaient : « Whoa! Je n’y avais pas pensé. »

Et je me disais : « Pourquoi est-ce que tu n’y as pas pensé? C’est facile. Je pourrais le faire de trois façons différentes. Pourquoi es-tu capable de faire ça? » […] Et ils disaient : « Je ne sais pas. Je n’y ai pas pensé. » Je ne savais pas. Peut-être que c’est ma culture ou c’est peut-être tout simplement logique. Mais, je suis Mi’gmaq. Certains diront : « C’est mi’gmaq! » Je vais dire que c’est de là que ça vient. Je sens que c’est de là, et que ça aide vraiment, particulièrement lorsque j’apprends ma langue. Parce que je suis impressionné par les choses que nous pouvons faire dans notre langue, la façon dont on comprend. Ça m’épate parfois, et je me dis : « Ouais! L’anglais n’a pas d’avantages. » [Rires]

  • Petite leçon d’atikamekw
  • Parler la langue de sa mère
  • Penser autrement
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Entrevue avec de jeunes Mohawks.

Tobi Mitchell

Nous constatons maintenant que beaucoup de jeunes enfants d’aujourd’hui parlent couramment la langue. Nous avons l’Akwesasne Freedom School, qui est une école d’immersion en mohawk, qui va jusqu’en huitième année. Et puis une autre de nos écoles a un programme d’immersion jusqu’en sixième année. On entend donc beaucoup plus de jeunes enfants qui parlent couramment la langue. Ma famille, mes grands-parents parlent couramment mohawk, et je pense que deux ou trois de leurs fils le font aussi. Mais ceux qui parlent couramment l’ont appris en travaillant avec des personnes plus âgées, qui communiquaient entre elles en mohawk. Ils devaient l’apprendre ou il pouvait y avoir risques de mort.

Mon père est dans la même situation que Marie : il parlait couramment mohawk avec nous. Nous comprenions un peu, mais il pensait que c’était mal. Je lui ai demandé : « Pourquoi m’as-tu mis dans le programme anglais? Pourquoi pas le mohawk? » Sa réponse a été : « Eh bien, nous voulions que vous réussissiez et, à l’époque, le mohawk n’était pas perçu comme quelque chose qui pouvait vous aider. C’était plus perçu comme quelque chose qui pouvait vous nuire. » C’est pourquoi je pense qu’une grande partie de la perte de notre langue vient de cette mentalité selon laquelle être indien n’est pas bien. Cela va vous nuire. Tout ce qui est en lien avec cela; vous devez être européen, vous devez être blanc pour réussir. C’est ainsi que nos parents étaient; ils voulaient plus pour nous que ce qu’ils avaient eu, alors ils ont fait ce qu’ils pensaient être juste. Et, maintenant, on constate un retour. On voit qu’il y a beaucoup plus de jeunes familles qui envoient leurs enfants à l’école Freedom dans les programmes d’immersion mohawk.

(Inconnue)

Je me sens chanceuse parce que ma mère m’a appris la langue. Mais pas avant que j’aie onze ans et que mon père ne soit plus dans le décor... Nous ne l’avons pas tué. Ils ont juste divorcé. [Rires] Comme je disais, sa famille comptait des catholiques purs et durs, alors c’était quand il n’était pas à la maison, ou dans la chambre, que ma mère m’apprenait. Mais quand il revenait, je savais que je devais rester à l’anglais ou il me punirait. Et quand il est finalement parti, je suis retournée à l’école Freedom, d’où il m’avait retirée. Ma mère est devenue professeure de langue mohawk là-bas. Et, aujourd’hui, elle a la responsabilité de donner les noms au Clan du Cerf, à la maison longue. Ainsi, jusqu’à ce que je parte à l’université, je parlais presque couramment mohawk et je connaissais beaucoup ma culture, mais comme j’ai été absente pendant cinq ans pour un baccalauréat en biologie, j’ai commencé à oublier la langue. Mais ma mère disait toujours : « C’est dans ton sang, même si tu ne le sais pas. Vide ton esprit de toutes tes autres pensées et tu sauras ce qu’ils veulent dire. » Parce que maintenant, quand je parle ou quand je discute, j’ai l’impression d’être à la traîne. Ça prend du temps, mais je vois en gros de quoi ils parlent. Je n’entends pas les mots. Je vois juste une image. Et c’est pourquoi je pense que la langue aide à protéger l’environnement, ou quoi que ce soit d’autre, parce que vous ne vous contentez pas de dire ceci ou cela, en fait, vous le décrivez. Vous voyez l’ensemble du tableau et comment il se relie.

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