Devoir accompli
Gilbert Whiteduck
29 Juin 2011
Kitigan Zibi
« Nous savions que les esprits étaient avec nous. »
Gilbert Whiteduck, Anishinabe
Réussir à rapatrier les restes des ancêtres pour les rendre à leur communauté demande de l’obstination, du doigté et de longues luttes avec les responsables des musées. Quand arrive le moment de déposer délicatement les ossements dans les boîtes en bouleau que l’on a fabriquées, tout le monde parle tout bas. L’instant s’arrête, le temps de partager la fierté d’y être parvenu, dans le respect, et le sentiment très fort d’avoir rempli un devoir envers les anciens. Avec un petit groupe de femmes et d’hommes, Gilbert Whiteduck a vécu un de ces moments d’exception.
Transcription
À l’intérieur. Plan rapproché de Gilbert Whiteduck assis à un bureau.
Gilbert Whiteduck
Je pense que le visiteur d’une exposition a besoin de savoir que nous avons nos propres histoires de […] création. Nous sommes ici depuis des temps immémoriaux. Évidemment, nous n’étions pas nécessairement ici au moment de l’ère glaciaire, mais nous nous sommes installés dans ces territoires et nous les avons utilisés pendant au moins 15 ou 20 000 ans. Et, parfois, les gens demandent comment on le sait. Eh bien, cela a peut-être été partagé avec vous, mais, en 2005, nous avons entrepris le rapatriement de restes humains anciens et tout cela, ce qui était une bataille en soi parce que le musée ne voulait pas laisser partir ces dépouilles qui étaient datées de quatre à six mille ans. Parce que, bien sûr, le musée disait que nous ne pouvions pas relier une communauté moderne aux vestiges. Qu’on ne pouvait pas le démontrer. Et notre argument était que nous n’avions pas à le faire. Nous savions qu’ils étaient autochtones du territoire. Nous avions la responsabilité de veiller à ce qu’ils soient enterrés de nouveau. Il y a toute une histoire derrière tout ça, ce rapatriement. C’était important parce qu’à la fin, nous avons pu... Finalement, à la fin du rapatriement, ce qui s’est passé, c’est que le musée a dit : « Non, non, non, non. Nous ne le ferons pas. » Je leur ai dit : « Quoi que vous décidiez, nous venons ici le 21 juin 2005, la Journée des Autochtones. Si vous n’êtes pas prêts… Et nous avions fabriqué toutes nos boîtes, des boîtes en écorce de bouleau, de peaux de castor et de cèdre. Si vous n’êtes pas prêts, nous empilons ces centaines de boîtes sur la rue Laurier, à Hull. » Et je leur ai dit : « On va rester une heure, un jour, un mois, un an, dix ans, peu importe. »
Nous étions quatre à... Nous étions engagés. Nous ne pouvions plus reculer. Nous pensions que nous devions le faire, alors nous allions sacrifier nos vies, littéralement, abandonner tout ce que nous faisions dans notre travail, et tout simplement continuer dans cette voie. C’était un engagement énorme. Mais nous savions, nous savions depuis le moment où l’on a ouvert les armoires et que nous avons vu pour la première fois ces restes humains. Obtenir cela, c’est une histoire en soi. Nous savions, nous savions qu’il n’y avait pas de retour en arrière. Que nous ne pouvions pas permettre que les restes humains et les artefacts funéraires restent là. Et le combat était lancé. Le combat était lancé. Mais c’était important. C’était important pour tous ceux qui étaient impliqués et pour la communauté.
Et c’est à peu près à la même époque que le centre culturel, ici, se construit. C’est à peu près à la même époque que nos livres d’histoire, Since Time Immemorial... que l’histoire des Anishinabeg est écrite. Donc, c’est une réappropriation. On reprend ce qui nous appartient. Nous écrivons notre propre histoire. C’est notre histoire. Nous essayons de l’exprimer à travers le centre culturel. Nous ramenons les restes de ces autochtones qui ont été enlevés, arrachés à la terre, pour être, pour être étudiés par des scientifiques qui croyaient que ce serait une bonne chose pour l’humanité. Parce que c’était leur argument, que c’était une bonne chose pour l’humanité qu’ils puissent les étudier. Et, pour nous, de les reprendre et de les enterrer à nouveau ne serait, euh, d’aucune utilité pour ce processus scientifique. Quelle était votre question, déjà?
Intervieweur
Qu’est-ce que vous voulez montrer dans la prochaine exposition? Mais nous, hier, nous sommes allés sur ce site où vous avez enterré les artefacts et les os. Et, euh, c’est une histoire vraiment intéressante, tout ce que vous avez eu à faire et à quel point il a été compliqué pour vous de reprendre quelque chose pour votre propre nation.
Gilbert Whiteduck
Oui, eh bien, nous avions, nous avions une responsabilité. Laissez-moi vous en donner une autre partie. Parce que là où ça a commencé et où ça a mené, c’est une histoire en soi. La journée… Une fois que le musée a accepté que tout nous revienne, nous avons fixé la journée. C’était un jour, un jour ou deux, avant la Journée des Autochtones. Nous étions descendus et nous avions préparé toutes les boîtes, bien sûr. Nous étions prêts. Toutes les boîtes en écorce de bouleau et comment on allait faire ça. Nous ne savions pas vraiment comment ils nous présenteraient les restes humains. S’agissait-il de squelettes entiers? de parties de squelettes? Quoi qu’il en soit. Mais nous savions que la plus grande partie de ce que nous appelons le rempaquetage, le rapatriement des os, devait être [faite] par des femmes. C’était donc surtout des femmes ce jour-là. Une douzaine de femmes. Et nous étions deux ou trois hommes aussi. On l’a fait. On l’a fait ensemble.
Et nous étions dans une salle, au musée. Et, bien sûr, ils nous donnent ces restes humains. Et vous savez que vous touchez quelque chose qui a tant, tant d’importance, avec les artefacts funéraires, toutes sortes de belles choses. Très anciennes. Donc, vous prenez de ces boîtes la tête, le bras, les côtes, et vous essayez de les placer soigneusement dans la boîte, d’être très respectueux. Nous utilisions le cèdre comme médecine, comme l’une de nos médecines. Et… Et c’était très intéressant. Ça nous a pris une journée entière pour le faire. Ce fut un long processus. C’était fait. Et je me souviens de m’être arrêté plusieurs fois. Et j’écoutais. Et tout le monde parlait doucement. Il y avait un grand respect, je... Parce que nous avions travaillé si dur pour y arriver. Nous atteignions enfin le point culminant. Nous étions en train d’arriver à destination.
Et je me souviens quand on a fini. Et pour une raison quelconque, ce jour-là, je portais une chemise noire. Sans raison, j’ai juste pris une chemise noire. Je l’ai mise. Et quand on a eu fini… Les boîtes étaient prêtes. On se regarde. Personne ne dit rien. Je me souviens de m’être regardé et, bien sûr, parce que j’avais été en contact avec les os toute la journée, j’avais toute la poussière des os sur ma chemise. C’était un moment, un moment de... Il n’y avait jamais eu ce genre de moment dans ma vie. Et je pense qu’il n’y en aura plus jamais. Un moment. Et nous nous sommes tous regardés. Un moment de connexion. Nous avions accompli notre responsabilité. Nous avions honoré les enseignements et les autres choses qui nous ont été transmises. Cette responsabilité, que nos aînés, nos ancêtres, ont essayé de transmettre au mieux de leurs capacités. Nous l’avions accompli. C’était juste un moment, et il avait disparu. C’était... unique. Et nous sommes tous partis très fatigués. Je me demandais : « Pourquoi sommes-nous si fatigués? On ne devrait pas être si fatigués. » C’était… C’était juste incroyable. Et nous savions que les esprits… Les esprits… Les esprits étaient forts avec nous. Nous, nous l’avons senti. Tu sais... C’est… Ce n’est pas tangible, bien sûr, mais tu le sens.
Ce qu'il reste
Luc Lainé
22 Mars 2011
Wendake
« Il faut inventer une nouvelle tradition. »
Luc Lainé, Wendat
Les Wendat avaient comme tradition de rassembler tous les ossements des personnes défuntes dans un site commun. La plupart de ces ossuaires demeurent enfouis. Parfois, une pelle mécanique en dévoile un. Que faut-il faire pour assurer sa protection ? « Il n’y a pas de protocole, estime Luc Lainé. Il faut inventer une nouvelle tradition ».
Transcription
Entrevue téléphonique réalisée avec Luc Lainé. Une photo de lui ornemente le son de sa voix.
Luc Lainé
Les Hurons étaient avec les Pétuns, j’pense, les deux seuls groupes qui faisaient leurs enterrements de cette manière-là. C’est que on plaçait, parce qu’on était des agriculteurs, et sur une période d’environ tous les vingt ans ou trente ans, on déménageait pour permettre à la terre de se refaire.
Intervieweur
Oui, oui, oui!
Luc Lainé
Et puis, euh, à ce moment-là, tous les gens qui étaient décédés à l’intérieur de la confédération, on, on les enterrait tous dans un même site. Et, euh, c’est ce qu’on appelle un ossuaire.
Intervieweur
D’accord, d’accord! Un regroupement, c’est pas juste un individu là.
Luc Lainé
Non, absolument. Puis, euh, moi, j’ai eu la chance de voir un ossuaire, parce que c’était, on l’appelle la rue Teston dans la région de Vaughn, où on était en train de creuser pour élargir une voie, l’amener de deux à quatre voies. Et puis, la pelle mécanique a heurté là l’ossuaire. Et, euh, finalement, par, pas par un concours de circonstances, mais parce que les Hurons avaient manifesté leur présence, euh, ben, j’ai été appelé sur les lieux, puis je suis allé voir l’ossuaire dans lequel il y’avait au-delà de cinq cents de nos ancêtres.
Euh, ben, on a négocié avec la Ville. Puis, finalement, la Ville a décidé de, a accepté réaligner la, la voie, la, la construction de l’autoroute. Pis on a réussi à protéger l’ossuaire, à le laisser sur place. Pis on a pris aussi des mesures pour qu’il ne soit plus jamais dérangé.
Intervieweur
D’accord.
Luc Lainé
Autant des mesures physiques là que légales pour protéger le site. Parce que, une des questions qui se pose, c’est que, nos ancêtres, y’avaient une espèce de pattern, où, euh, dans un rayon d’environ un kilomètre là, euh, c’est là où ils construisaient leur, un kilomètre du village là, là où ils construisaient l’ossuaire, et y’avait certainement des raisons que, malheureusement, on connaît pas aujourd’hui. Puis aussi, dans notre protocole, les Hurons, on n’a jamais déplacé d’ossuaires. On sait pas trop comment s’y prendre. Pis aussi, à l’époque, les Hurons croyaient qu’on avait deux âmes : un âme qui allait dans le monde des âmes là, quand on décédait, pis l’autre qui restait avec l’enveloppe corporelle, avec les ossements.
Intervieweur
D’accord!
Luc Lainé
Et, euh, ben y’a tout le côté spirituel, protocolaire, pis etc. Donc, ça, ça nous embête vraiment si on devait considérer la possibilité de, de déplacer un ossuaire. Euh… Actuellement, pour la 407, c’est un peu, euh, une question qui nous occupe beaucoup, parce que on pense qu’on va réussir à protéger un ossuaire, à, à faire contourner l’autoroute. Mais pour l’autre ossuaire, ça présente des problématiques là d’un point de vue physique pis d’ingénierie important[e]s. Donc, on y travaille encore, mais on sait pas trop comment s’y prendre. Va falloir réinventer la tradition, si on peut dire, ou le protocole.
Si on prend l’exemple de l’Université de Toronto, parce qu’y’a eu beaucoup de nos ossuaires là, à la fin du 19e pis début du, la fin du 20e pis, euh, siècle, qui ont, qui ont été littéralement déplacés. Pis notamment, l’Université de Toronto a, a dirigé beaucoup de travaux de recherche en archéologie. Et y’a eu une période où c’était vraiment la, la façon de faire, d’aller, d’aller excaver, de faire des fouilles archéologiques sur les sites hurons. De sorte que, actuellement, à l’Université de Toronto, y’a les ossements d’environ trois mille de nos ancêtres.
Intervieweur
Ah! mon Dieu! OK!
Luc Lainé
Ils sont dans des boîtes là, dans, dans un des pavillons à l’Université de Toronto.
Intervieweur
Oui.
Luc Lainé
Et la nation huronne, on est en discussion avec l’Université et les choses progressent bien. Et, euh, ben pour parler de rapatriement, nous, euh, on voudrait les rapatrier dans un ossuaire qui a été excavé déjà, qu’on appelle le Kleinburg, l’ossuaire Kleinburg qui est dans la municipalité de Vaughn. Et on a des discussions avec le gouvernement de l’Ontario, l’Université de Toronto pis la municipalité de Vaughn pour rapatrier ces trois mille ancêtres dans l’ossuaire de Kleinburg et prendre des mesures pour protéger pour l’éternité par la suite.
Sous la terre
Jean Nicolas
14 Août 2011
Cacouna
« On est arrivés sur un paquet d’écorces. »
Jean Nicolas, Wolastoq
Le cousin de Jean Nicolas voulait se construire un garage près de l’ancienne chapelle de Tadoussac. En creusant avec Jean, il a découvert des écorces dans lesquelles reposaient les ossements d’un Autochtone avec ses pointes en pierre et son arc. Les gens de l’université sont venus, on fait des fouilles et sont repartis avec les pointes en pierre, l’arc et les ossements. Jean et son cousin n’ont jamais reçu de nouvelles.
Transcription
Entrevue réalisée avec Jean Nicolas. Une photo de lui ornemente le son de sa voix.
Jean Nicolas
La chose là, la, la caverne qu’y’ont trouvée à Cacouna, y vous ont-tu parlé de d’ça?
Intervieweurs
Non!
Jean Nicolas
Non? OK! Nous autres on, on avait une, une chose creusée par les Indiens là, une affaire comme ça qu’y’ont trouvée là. Pis dans cette affaire-là, y rentrait trois canots de 14 pieds. Alors, y’a, pis c’était une étoile avec une, une étoile pis avec une branche cassée, celle-là d’gauche. Celle-là de, ouais celle-là d’gauche. Celle-là qui était de cassée indiquait qu’y’avait une grotte.
Alors, quand y sont arrivés à moi, y’ont dit : « Jean t’as-tu eu connaissance qu’y’ont trouvé une grotte sur le cap, en arrière de la cale sèche du grand Cacouna? ». Ben c’était ça, c’tait une cale sèche ça, y’où c’qu’y’a un silo pis tout ça. Ils ont trouvé une grotte, là. Là, y’ont eu une conférence au village huron. Oh! Ben j’ai dit : « Moi, j’y va. Eille! J’y va. Ah! J’y va! » Pauline a dit : « Tu vas pas là. – Ben moi, j’y va. » Parce que je sais c’qui c’est qui l’a trouvée, la grotte dans l’Saguenay. J’y va! Y m’en contera pas d’menteries, moi. Ah! Pis là, y s’explique.
Vers quatre heures, j’ai dit : « Quand est-ce qu’on peut poser des questions, nous autres? » J’ai dit : « Vous, euh… » C’tait lui qui était en charge d’la, d’la grotte pour ne pas que quelqu’un aille fouiller dans ça, pis tout ça. Ça venait de l’Université Laval, ça. » J’ai dit : « Ça va-tu faire comme la grotte qu’y’a en dessous de la chute de Gédéon? Que les gens du gouvernement y’ont été tout briser ça, qu’on n’est plus capable de rentrer un canot de 14 pieds, pis vous avez tout pris ce que c’est qu’y’avait dans ça. Pis ça fait 400 ans que c’est protégé, ça. T’aurais pas eu à, à assister à ça, toi ? » Là, j’y’en donne en détail. Y dit : « J’pas au courant. » J’ai dit : « Moi, m’a t’mettre au courant. » J’ai dit : « El’bateau qui a servi, y s’appelle le Samon. Pis c’est l’bateau du gouvernement que j’ai été chercher à Malbaie pour l’amener icitte pour vous voyager à la grotte. » Mais c’était pas c’te gars-là, mais y’était au courant de d’ça.
Asteure, j’ai dit : « Euh, en étant jeune, moi, j’sais qu’y’en a une grotte encore. Mais mon père, avant qu’y meure, sur les derniers moments de sa vie, un an, peut-être un an avant, 18 mois, euh, on a monté au Saguenay avec un moteur. Un canot, un fréteur là. Pis y’est venu me montrer l’étoile. Et y m’a fait, y m’a fait, y dit avant de partir : « Amène-toi des ciseaux à frette pis un marteau. » J’ai dit : « Quelle sorte de marteau? » Y dit : « Pas moins d’cinq livres. » Bon, d’accord. Tu parles pas un mot. Tu suis l’bonhomme. Ah! ouais! Lui, y’est debout en arrière, dans corde, comme ça, dans chaloupe. Pis moi, j’t’en arrière, j’mène le moteur. Alors, y dit : « Euh, on arrive là-bas. » Hein! J’y dis : « Papa, y’a une étoile, ici. Y’a une grotte pas ben loin. Ben y dit : « C’est ça qu’tu viens faire, aujourd’hui. J’te montre la grotte. Après que tu l’as vue, la grotte, tu montes dans l’échelle qu’on va fabriquer, pis tu vas ôter l’étoile avec tes ciseaux à frette pis ton marteau. »
Intervieweur
L’ôter?
Jean Nicolas
Oui!
Intervieweur
Pour que ça?
Jean Nicolas
Pour pas que personne qui y touche. Ben là, j’ai compris que peut-être que aussi qu’y’avait de ses descendants qui étaient enterrés tout proche là, ou dedans dans grotte. Parce qu’on faisait du camping là. On dit toujours du camping là quand on était jeunes, pis, euh, l’père disait : « Vous m’suivez pas. » Alors, y’allait réparer les tombes des Indiens qui étaient noyés dans le Saguenay. Un peu plus tard, ben lui me l’a montré. C’était ça que j’parlais, l’été passé, de montrer ça à mon frère. Pis ça va se perdre.
Intervieweur
Ben, ben oui, parce que lui, justement, le gars de l’université lui, y dit : « Ah! On a trouvé des corps, pis on a trouvé des ci pis on a... » Fait que, lui, y vient tout déranger, dans le fond?
Jean Nicolas
Oui. Pis un moment donné, y’a un de mes cousins qui s’est bâti un garage à Tadoussac même ça, à l’ancienne chapelle, où c’qu’a brûlé. Puis, on est arrivé, nous autres, sur un paquet d’écorces. C’était un Indien qui était enterré dans l’écorce. C’est un nommé Lévesque, dans ce temps-là. J’sais pas si vous l’connaissez celui-là là. Y’était à l’Université Laval aussi, lui.
Intervieweur
OK!
Jean Nicolas
Puis, euh j’ai perdu, euh, j’avais une piastre par jour…
C’est ça que, pis, euh, le monsieur Lévesque, on avait une piastre par jour, on était quatre, pis on a perdu notre salaire deux mois d’temps, pour attendre qu’y’a tout fouillé le terrain, pis tout ça. Pis quand on a rouvert l’écorce, le gars y’avait toutes ses pointes en pierre, pis, euh, son, son arc était encore là, pis y restait des, des cheveux sur l’crâne.
Intervieweur
Ah! oui?
Jean Nicolas
Ouais! Y s’avait conservé dans l’écorce.
Intervieweur
Y’ont-tu gardé ça ça? Y’ont-tu envoyé ça dans l’musée?
Jean Nicolas
Y’ont sacré l’camp avec ça, pis on n’a jamais eu de nouvelles. Pis là, y s’sont mis à fouiller le terrain.
Intervieweur
Pis y vous demandent jamais rien, dans ce temps-là?
Jean Nicolas
Non. Sont arrivés là, pis y’ont barré tout ça, pis, même mon cousin, y’avait un passage pour rentrer dans sa maison. Y’était en maudit, lui. Y a dit : « Les gars, si vous voyez d’autres choses comme ça, parlez pu un maudit mot. »
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