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La Boîte Rouge VIF
Musée virtuel du Canada (MVC)
La musique est comme le battement du cœur
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Une musique venue du Nord

Adamie Philie. Bobby Himasaut. Noah Jaaka
25 Mai 2011
Kangiqsujuaq

« La vie dans le village influence notre musique. »

Adamie Philie, Inuit

Nunavik. Trois jeunes amis font de la musique dans la salle de musculation de l’aréna de Kangiqsujuaq. C’est le seul endroit qu’ils ont trouvé pour ne pas déranger les voisins, mais leur passion est plus forte que l’absence d’un local permanent. Ils s’amusent et s’expriment, à travers les chansons qu’ils composent et celles des groupes de heavy métal qu’ils reprennent. Dans les bals, les festivals et par l’intermédiaire des radios communautaires, leur musique est entendue partout au Nunavik et avec elle les riches sonorités de l’inuktitut, cette langue du Nord qu’Adamie Philie, Bobby Himasaul et Joah Jaaka font résonner bien au-delà du local de musculation de Kangiqsujuaq.

Transcription

À l’intérieur. Trois jeunes hommes sont assis à la table de la cuisine.

Intervieweur (voix hors champ)

Alors, parlons de votre musique. Vous avez un groupe?

La caméra fait un panoramique rapproché au-dessus de chacun d’eux.

Adamie

Ça fait trois ans maintenant, et nous avons fait 10 chansons et environ 12 concerts. L’un d’eux était à l’extérieur, et c’était vraiment génial parce qu’on nous a payés 100 $ la chanson chacun. C’était génial!

Bobby

C’était l’un de nos meilleurs concerts.

Adamie

C’était une bonne expérience aussi. Il y avait d’autres personnes qui jouaient de la bonne musique, de bons rappeurs aussi, des Inuits. Nous avons fait un bon concert à l’époque et, après cela, nous avons été invités à en faire un autre. Donc, nous nous faisions mieux payer. C’était comme notre travail de faire de la musique. C’était cool!

Fondu enchaîné sur un grand-angle où nous les voyons tous les trois.

Intervieweur (voix hors champ)

Où est-ce que vous jouez? Où est-ce que vous pratiquez?

Noah

Surtout de l’alternatif et du rock.

Adamie

Et on n’a nulle part où aller pour pratiquer parce qu’on fait beaucoup de bruit.

Noah

C’est ce que disent nos voisins. Et nous ne pouvons pas jouer dans notre cabane parce que c’est trop fort, alors nous devons baisser le son, mais la batterie ne peut pas baisser de volume.

[Rires].

Adamie

Il n’y a pas de volume sur la batterie.

Noah

Nous avions l’habitude de jouer à l’aréna, dans la salle de musculation. C’est là que nous pratiquons en ce moment. Nous prévoyons avoir un autre concert au bal de finissants de l’école cette année.

Fondu enchaîné vers Bobby et Adamie.

Bobby

Et nous étions à la radio, partout au Nunavik.

Noah (voix hors champ)

Dans les meilleurs moments du concert, nous étions à l’antenne au Nunavik.

Fondu enchaîné vers Noah.

Noah

Nous avons dû répéter beaucoup et apprendre de nouvelles chansons parce que nous jouions les mêmes vieilles chansons.

Zoom arrière sur Noah et Bobby.

Bobby

Nous avons aussi joué des reprises de chansons.

Noah

Comme Hollywood, I’m Dead, Rage Against the Machine, Metallica, System of a Down, des choses du genre.

Adamie (voix hors champ)

Et, parfois, on inventait des chansons juste pour gagner plus d’argent.

[Rires].

La caméra tourne en direction d’Adamie.

Adamie

Ça marche, ça marche.

Fondu enchaîné vers les trois.

Adamie

Certains de mes textes parlent de ma vie amoureuse et de l’opposé de la vie amoureuse. Et, tu sais, quand tu écris, c’est bien d’exprimer tes sentiments aussi. Ça fait du bien. C’est ce que je faisais aussi, mais en même temps, ils rimaient. Je pourrais vous montrer quelques paroles, mais je n’en ai pas sur moi.

Noah

J’ai ses paroles à la maison.

Adamie

Vraiment? OK.

[Rires].

Adamie

J’en ai fait une en français. C’était dur. J’en ai fait en inuktitut. C’était trop facile.

[Rires].

Intervieweur (voix hors champ)

Le français était difficile, mais l’inuktitut était facile?

Fondu enchaîné vers le même plan de caméra.

Adamie

Parce qu’en inuktitut, c’est très facile de faire des rimes. Vous pouvez terminer n’importe quoi avec le même symbole.

Intervieweur (voix hors champ)

Penses-tu que ta vie au village influence tes compositions et ta façon de faire de la musique?

Adamie

Je dirais oui, mais depuis que j’ai déménagé dans le sud, je n’ai pas fait de musique dernièrement parce que j’ai à peine des amis, des gars, comme ces deux gamins...

[Rires].

Adamie

Quand je suis dans le sud, je touche à peine ma guitare. Mais, depuis que je suis arrivé ici, j’ai envie de jouer de la musique rien qu’en voyant ces deux-là. Mais les chansons, les paroles, quand on les regarde de près, ça montre vraiment que c’est un Inuk qui écrit ces chansons. Ça montre vraiment que ce n’est pas...

Noah

Une écriture professionnelle.

Adamie

Oui. On peut dire ça.

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Quand Autochtones et Blancs chantent en choeur

Bruno Kistabish. Tom Mapachee
28 Juin 2011
Pikogan

« Il ne s’agit pas de vendre notre culture, mais de la partager ! »

Tom Mapachee, Anishnabe

La musique est un outil précieux de rapprochement interculturel. Elle crée des moments de rencontre et multiplie les occasions d’échanges. À travers elle, s’expriment l’attachement à sa langue et à sa culture et la volonté de les garder vivantes et de les faire rayonner. Autour d’une partition, des amitiés se nouent, comme c’est le cas au chœur de la paroisse Christ-Roi d’Amos, où Blancs et Autochtones sont sur la même longueur d’onde et chantent à l’unisson. Ainsi partagée, la musique ouvre la voie à un nouvel art de vivre ensemble, basé sur l’harmonie, la connaissance mutuelle et la reconnaissance.

Transcription

Intérieur.

Plan rapproché sur Tom.

Intervieweur (voix hors champ)

Vous, ici, à Pikogan, vous avez travaillé fort pour entretenir de bonnes relations avec Amos. Si vous n’aviez pas pris les devants, la situation n’aurait pas été la même.

Tom

Ben oui. On est très visibles, à Amos, lorsqu’il y a des activités. Regarde, jeudi soir [qui vient], c’est quasiment la soirée anishinabe. On va prendre la place.

Intervieweur (voix hors champ)

Oui, il y a Samian, et il y en a d’autres.

Tom

Et les danseurs.

Bruno (voix hors champ)

Et, dans le défilé, on est là.

Tom

Il va y avoir des gens costumés qui vont parader.

Bruno (voix hors champ)

La radio communautaire va être là. Elle diffuse en direct du défilé.

Panoramique horizontal vers la droite, jusqu’à Bruno.

On est beaucoup visibles. Et c’est ça qu’on veut, être visibles. Parce que dans le film de Richard Desjardins, Le peuple invisible, c’est ben beau, sauf qu’on est en 2012. Il faut être visible et s’afficher un peu partout.

Transition en fondu enchaîné. Plan très rapproché sur Tom.

Tom

Je dis que plus on va faire des choses en relation avec les gens qui nous entourent, plus on va être capables d’avoir l’appui de ces gens-là; ils comprennent pourquoi on revendique ces choses-là.

Fondu enchaîné. Plan large où l’on voit Tom et Bruno. Ils sont assis à une table, dans une salle de conférence.

Juste une petite parenthèse : moi, je fais partie de la chorale du Christ-Roi, l’église, et je leur ai montré à chanter en algonquin les messes qu’on chantait ici. Ils ont appris ça dans le temps de l’dire, et ils trouvent ça l’fun en maudit! L’église est pleine et là, ils chantent en algonquin.

Rires.

Intervieweur (voix hors champ)

Ça doit faire du bien à tout le monde, dans le fond.

Tom

Ben, c’est ça. Et ils m’ont demandé encore d’amener d’autres chants. J’ai dit : « Câline! Je trouve ça l’fun parce que je leur ai proposé ça; pour le fun, y’a moyen d’être capable de chanter… » Ils ont dit : « Écris-nous-le pour qu’on soit capables de le lire. » Alors, j’ai adapté les mots pour qu’ils soient capables. Et ils chantent pareil, comme quand nos parents, nos grands-parents chantaient à l’église, sauf que c’est des Blancs qui chantent.

Rires.

Intervieweur (voix hors champ)

C’est beau. C’est plaisant.

Bruno

Ils chantent en algonquin, oui. J’y avais été. C’était dans le temps de Noël, ça. Ils avaient chanté…

Tom

Des cantiques de Noël.

Panoramique horizontal vers la gauche et zoom vers Tom.

J’ai toujours essayé de faire le plus possible, non pas de vendre la culture, mais de partager la culture. Nous, on a appris le français […]

Tom ramène sa main gauche vers sa poitrine et touche le micro-cravate.

[…] Pourquoi on ne montrerait pas des choses aux Blancs qui veulent savoir?

Les informer surtout pour qu’ils nous comprennent, pour qu’ils nous connaissent. Et quand ils entendent les revendications, ils vont dire… On a des appuis de la part de ben des gens. Ils comprennent mieux.

  • Description

Innu Nikamu – Un festival et un film

10 Octobre 2017
Mani-Utenam

« Innu Nikamu utilise un message pacifique, la chanson. »

Kevin Bacon Hervieux, Innu

Pour les communautés autochtones, les festivals agissent comme d’immenses haut-parleurs qui diffusent l’énergie créatrice des membres des Premières nations et des Inuit. Ils offrent une scène et une tribune aux jeunes artistes comme à ceux et celles qui les ont inspirés. Ils jouent une partition unique dans la réappropriation des cultures et des langues autochtones et battent le rythme d’une identité en pleine affirmation qui ne cherche qu’à s’exprimer. Ils construisent des ponts sur les rivières de l’indifférence et des préjugés et rassemblent les familles et les nations autour de moments festifs et inoubliables, partagés avec des personnes de toutes provenances assoiffées de découvertes. C’est tout cela qu’illustre le réalisateur Kevin Bacon Hervieux dans son film Innu Nikamu : Chanter la résistance.

La bande annonce du film « Innu Nikamu : Chanter la résistance » de Kevin Bacon Hervieux présente des images d'archive, le montage du site du festival et des performances scéniques. Elle trace un court historique de l'industrialisation et de la colonisation de la Côte-Nord. Elle évoque le récit d'une longue guérison et comment la musique y a participé.

Lien externe vers la bande annonce du film (Voir la bande annonce)

  • Une musique venue du Nord
  • Quand Autochtones et Blancs chantent en choeur
  • Innu Nikamu – Un festival et un film
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Transcription d’un article publié dans le cahier Culture, section B8 du journal Le Devoir, le mardi 10 octobre 2017.

«Innu Nikamu», l’histoire d’un festival hors norme à Maliotenam par Caroline Montpetit

La trame narrative du documentaire Innu Nikamu , de Kevin Bacon Hervieux, exprime des faits réels. Il ne s’en dégage pas moins une charge symbolique impressionnante. Le film retrace l’histoire du Festival Innu Nikamu, qui célèbre depuis 34 ans la culture des Premières Nations, dans la réserve innue de Maliotenam, sur la Côte-Nord. Ce festival se tient depuis ses débuts sur les ruines du pensionnat de Maliotenam, construit en 1952, puis détruit en 1970, après avoir accueilli des milliers d’enfants.

Jusqu’en 2011, il n’en restait plus que l’ancienne cordonnerie, où le festival avait d’ailleurs établi ses bureaux. « Après un certain temps, on se demandait pourquoi certaines personnes ne venaient jamais au festival » , raconte Kevin Bacon Hervieux, qui est aussi l’un des organisateurs de l’événement. Dans la foulée des révélations sur les abus perpétrés au pensionnat et de la Commission de vérité et réconciliation, l’équipe du festival apprend que de nombreux abus ont été commis précisément dans cette cordonnerie, du temps du pensionnat. En 2011, la communauté a donc entrepris de brûler l’édifice avec du tabac, qui a une valeur sacrée dans la culture innue. « Les gens se sont sentis soulagés » , raconte Kevin Bacon Hervieux.

Le Festival Innu Nikamu est né de la collaboration de Florent Vollant avec quelques artistes, qui s’étaient réunis pour jouer sur une petite scène de Maliotenam. Le rendez-vous s’est progressivement installé chez les autochtones. Aujourd’hui, il accueille des artistes non autochtones de grande renommée, dont Simple Plan et, il y a plus longtemps, Blue Rodeo. Le documentaire raconte également comment les artistes se sont progressivement remis à chanter en innu, alors que plusieurs avaient renoncé à utiliser leur langue maternelle. C’est le chanteur Philippe McKenzie, rencontré dans le film, qui a ouvert la voie à ce courant — qui a notamment donné naissance au groupe Kashtin, qui a connu un très vif succès dans les années 1980.

En entrevue dans le film, Florent Vollant affirme d’ailleurs que la montée de Kashtin a été interrompue parce que les stations de radio ont boycotté le groupe pendant la crise d’Oka de l’été 1990. Ensuite, le groupe, qui avait alors le vent dans les voiles, n’a pas connu de remontée.

Le Festival Innu Nikamu a aussi la particularité d’être, depuis ses débuts, un festival sans alcool, ce qui complique parfois le financement. L’un des organisateurs raconte dans le documentaire comment il a organisé un bingo illégal pour le financer, avant d’être traduit en cour. Le juge a finalement condamné le festival à 250 $ d’amende, que le magistrat a offert de débourser de sa poche !

« Florent Vollant tenait absolument à ce que ce festival soit sans alcool » , dit Kevin Bacon Hervieux en entrevue. Le jeune réalisateur de 25 ans croit lui aussi que s’il y avait eu de l’alcool, donc trop d’alcool, l’événement ne se tiendrait plus aujourd’hui.

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